L'expérience de la solitude
Physiquement, on est seul sur le bateau. Je ne suis pas nécessairement très à l’aise avec ce principe de solitude. S’il y a solitude, elle est volontaire, il faut assumer ce choix de partir faire une course au large. Personne n’est condamné à faire un Vendée Globe ! On est conscient de ce que l’on fait et où l’on va. A terre, beaucoup de personnes sont seules, parfois sans l’avoir souhaité.
Personnellement, je n’ai jamais ressenti le fait d’être seul dans le sens où l’on est quand même particulièrement suivi. On a beaucoup d’échanges avec la terre, avec les proches. Je n’ai jamais eu cette impression d’être isolé sur une course comme le Vendée Globe.
À la période de Noël et du jour de l’An, nous sommes aux antipodes du départ, à l'opposé de la France, au Sud de la Nouvelle-Zélande, dans un coin vraiment éloigné de tout. Il y a quelques îles à 2 ou 3000 km mais c'est tout. D’un point de vue social, on sent qu’il se passe quelque chose à terre. Pour le coup, il y a vraiment une distance qui se crée à tout point de vue à ce moment-là sur le bateau.
François Gabart, vainqueur de l'édition 2012-2013 et recordman du Vendée Globe